Cours de saut ft Payton Waldorf

Le 17 Juillet 2o1o

Il y a certains jours où on préférait rester endormi plutôt que de venir tôt dans une carrière. Mais bon, après un peu d’entraînement, on prend l’habitude de se réveiller à 6h du matin pour venir monter à cheval. Aujourd’hui, c’était un peu différent. Si Chris s’était levé si tôt c’était pour venir enseigner un peu de son talent à une élève, Peyton Waldorf. Elle monterait, aujourd’hui, Rain From May, son cheval de demi-pension si Chris se souvenait bien =P Le brun arriva enfin dans la carrière. Il était seul. Pas étonnant il avait quelques vingt minutes d’avance. Alors il commença à préparer la carrière et à l’observer dans ses moindres détails. Il installa finalement une petite croix avec une barre d’appel et trois barres au sol. Lorsque tout lui sembla correct, il se dirigea vers le tableau vert et inscrivit les informations du cours dessus.

Payton Waldorf
Rain From May
Découverte saut d’obstacle

Satisfait de cette écriture penchée et brouillon, il se retourna vers la carrière puis regarda sa montre. L’heure approchait et Payton n’était pas encore là. Elle n’était pas en retard. Il commença à vérifier les coins de la carrière puis, finalement, il l’entendit arriver. La saluant d’un vague signe de tête, il lui dit de faire faire un tour de carrière à son cheval en main puis de ressangler et de se mettre en selle pour commencer ensuite la détente au pas. La détente, il n’était pas censé s’en occuper mais voir comment un cavalier détendait son cheval était toujours très intéressant du point de vue technique. S’accoudant à la barrière, il observa la demoiselle s’exécuter.

(Professeur sexy ? ow ^^)


Mr Professeur Sexy observait attentivement toute la détente de la jeune femme. Elle n’était pas trop mauvaise mais précipitait peut-être un peu trop sa détente au pas. Dans tout le travail à cheval, il est nécessaire d’accorder un temps privilégié au pas. Dans cette allure on réveille les muscles du cheval sans les brutaliser. Prendre donc du temps pour soigner cet exercice était nécessaire, même en saut d’obstacle. De même, l’incurvation n’était pas forcément obligatoire au début d’une séance mais plutôt après un peu de détente au trot et au galop. Il lui fit la remarque des erreurs qu’il avait noté dans sa détente au pas mais lui dit de commencer à détendre au galop en travaillant les transitions inter allures et descendantes. D’ailleurs, pour ce point au pas, il lui fit remarquer que c’était un bon exercice (suis-je claire ?). De même il la regarda monter en silence et observait l’attitude de sa jument. Elle semblait très calme dans son genre. Pas vraiment le genre de cheval qui aurait attiré Chris. Mais, elle dégageait également beaucoup de grâce et d’écoute. Un bon cheval en perspective.

Lorsqu’elle eut finit la détente au trot, il lui proposa de laisser sa jument marcher au pas les rênes longues et lui proposa la suite de la séance.

« Après la détente au trot, on va faire un peu de galop. Très peu parce que ce n’est pas vraiment quelque chose de très important. Tu resteras en équilibre, je ne veux pas te voir t’asseoir dans ta selle. Une fois que ce sera fait aux deux mains, on travaillera sur les obstacles. Je n’ai pas dans l’idée de te faire sauter des hauteurs car tu ne connais pas ce cheval. Si tu veux évaluer ses capacités en saut, il vaut mieux se diriger vers le saut en liberté, pas trop souvent tout de même. Enfin bref, une idée des exercices que tu aimerais faire ? J’ai ma petite idée mais un avis extérieur n’est jamais déplaisant. »

Tandis qu’il parlait, il était resté nonchalamment appuyé sur la barrière. Un petit sourire sur le coin des lèvres tandis qu’il attendait la réponse de son élève.

Peyton passa rapidement sur la détente au trot. Dommage. C’était le meilleur point pour acquérir une cadence régulière, ce qui est nécessaire en obstacle. Mais si elle reprenait un cours avec lui, il aurait surement la patience de lui faire travailler ceci. Cet exercice demandait beaucoup de pratique et de patience et le jeune homme, au vu de ce qu’elle lui avait dit, préférait se concentrer sur quelques sauts. Les sauts de puce étaient une très bonne idée et il pensait volontiers à lui faire faire cet exercice avant qu’elle ne le lui propose. Peut-être, s’ils avaient le temps et que la jument n’était pas trop fatiguée, feraient-ils un enchaînement de quelques croix isolées. Pas des hauteurs phénoménales évidemment mais quelques sauts pourraient être agréable pour la jument et donneraient l’occasion à la cavalière d’avoir un peu plus de sensations que sur des mini sauts. Il observa attentivement sa détente au galop. C’était bien, elle avait cherché à écouter ses consignes et était restée relativement en équilibre tout le long. Elle avait quelques problèmes dans cette position par contre, comme elle le lui avait fait remarqué. Regard un peu haut, mains trop près du corps et donc, un cul de poule qui dépassait de la selle. Ce serait également un point à aborder dis donc. Sinon, un de ses avantages était qu’elle ne semblait pas vraiment déranger le cheval dans ses mouvements. Encore un petit malus, le fait de chercher à rassembler le galop de sa monture dans ce stade de la détente était un peu inapproprié. Une fois qu’elle fut revenue vers lui, il établit le diagnostic de sa détente.

« Alors, passons un petit briefing sur la détente. Tu accordes trop peu de temps sur le pas et le trot. Ce sont des étapes essentielles d’une détente. Au pas, tu dois rechercher le mouvement en avant, la prise de contact, la décontraction. Ne cherche pas immédiatement l’incurvation ou la mise sur la main. Dans cette allure tu dois d’abord t’assurer que ton cheval a une bonne liberté de mouvements. Il doit être en avant et se mettre à l’écoute. Cette étape permet également d’échauffer en douceur les muscles de ton cheval et d’éviter claquages et autres maux musculaires douloureux. Au niveau du trot, mêmes remarques. Dans cette allure tu recherches plus l’écoute et la cadence. Etant donné que le cheval a été bien assoupli au pas, tu peux commencer à travailler sur les figures mais des courbes larges pour ne pas demander un pli trop important. En équitation, tout est une question de douceur. Si tu précipites trop les choses ton cheval risque de mal travailler et de se blesser. N’hésite pas à accorder 20 à 30 minutes pour la détente. En saut, un peu moins mais ça reste important. Au galop, j’ai vu de bonnes choses mais évite le rassemblement. Actuellement, on est dans l’optique de rechercher du mouvement en avant. Quitte à ce que le cheval prenne un peu de vitesse au début, mieux vaut qu’il comprenne dès le départ qu’il doit avancer plutôt que tu doives galérer toute la séance. Plus il aura de l’impulsion et meilleure sera sa position à lui. Ainsi tu pourrais mieux te concentrer toi sur ta propre position. Cette position en équilibre est d’ailleurs à bien travailler. Tu dois vraiment appuyer sur tes jambes, ne pas trop te mettre en avant et avancer un peu plus les mains. Ton regard est trop haut et c’est ça qui entraîne la position « cul de poule » qui n’est pas vraiment très élégante. Si tu baisses ton regard, tu seras plus à l’aise et plus en équilibre. N’hésite pas à bien descendre tes talons. Le fait que tu lèves ton regard peut-être gênant mais c’est mieux que le garder river au sol. Il faut que tu travailles un peu cela mais tu ne gênes pas ta monture de ce que j’ai vu donc c’est « bénin ». Aujourd’hui on va donc travailler ce que tu m’as demandé de travailler : les sauts de puce, je vais monter le parcours et on va commencer la détente sur trois barres au sol et une petite croix. Etant donné que ce n’est pas haut, tu n’as pas à vraiment te soucier de l’abord etc. Je mettrais une barre d’appel. Concentre-toi exclusivement sur ta position. On va faire tout ça au trot. Tu commences par passer deux ou trois fois sur les trois barres au sol puis, tu passeras sur la petite croix que je vais installer. »

Sur cette longue tirade, il alla vers le milieu de la carrière pour bien aligner les barres et demanda à Peyton de bien remettre sa monture en avant au trot en restant en équilibre et en essayant d’appliquer les quelques conseils qu’il lui avait donné. Puis, lorsqu’elle le sentirait bien, elle viendrait sur les barres au sol. Il alla vers la barrières pour observer le travail de son élève sans la déranger.

Un professeur très silencieux. Voilà comment Chris se serait qualifié en cours. Il observait attentivement Payton qui semblait pas si mauvaise que ce qu’elle prétendait et même si elle ne semblait pas prédestinée dans une carrière de saut d’obstacle à haut niveau, il appréciait les efforts de la cavalière pour l’écouter. La jeune femme passa deux fois par-dessus les barres au sol, c’était assez peu pour mettre bien le cheval mais il était plus intéressant de travailler sur des croix avec ce type de monture même si les barres les mettaient dans les bonnes foulées de trot et d’appel. Enfin bref, oublions.

«Les mains je veux les voir plus vers le milieu de l’encolure qu’au garrot. Sur 10 centimètres, ça ne gêne pas de les avoir si basse mais quand on commence à tourner à 1.30m ou 1.50m, le cheval doit libérer l’encolure. Il faut donc l’accompagner au niveau de l’encolure et non le bloquer. Les garder si près du bassin c’est le bloquer. Et en obstacle, les rênes courtes évitent bien mieux les charges que les rênes longues. On joue dans ses doigts plutôt que bloquer la bouche. Aller, on va détendre sur une petite croix. »

Il installa la petite croix. Elle devait faire dans les 20cm. Rien de très impressionnant. Par précaution, il installa une barre d’appel et indiqua à la jeune femme que l’abord se faisait au trot et la réception également, qu’il ne voulait pas voir une charge sur ce genre de mini obstacles et que si ça arrivait, elle devait se tenir en arrière, se redresser et s’asseoir dans sa selle. De même, plutôt que continuer, faire un cercle devant l’obstacle était moins problématique et permettait de reprendre le cheval dans une attitude de travail et non de détente. Lorsque tout fut bien indiqué, il l’observa dans ce dernier exercice de détente, espérant que Peyton saute un peu plus que deux fois. Trois ou quatre, ce serait pas mal.

Il fallut trois essais à la blondinette pour qu’enfin elle réussisse à faire deux bons sauts. Le premier, elle avait oublié de mettre des jambes et sa jument, comme tout bon cheval qui se respecte, avait décidé de ne pas trop se fatiguer et donc, d’enjamber. Chris ne pouvait donc pas vraiment apprécier le coup de saut du cheval. Il verrait sur un peu plus haut. Le deuxième saut fut encore plus laborieux car Peyton se retrouva à bloquer l’avant main de sa jument pendant le saut. Mais, visiblement, cette jeune femme était décidée et volontaire et elle repassa l’obstacle. Cette fois, ce fut la bonne. Les deux eurent enfin une bonne attitude sur l’obstacle. Et même si la position de Peyton n’était pas parfaite, il trouva que les deux formaient un bon petit couple. La jument avait une bonne approche du saut, dommage qu’elle saute parfois de biais. Mais c’était tout de même sympathique. La jeune femme revint vers lui les rênes longues et Chris sourit en entendant sa remarque. Il lui répondit un simple :

« Je suis là pour ça. Mais ne te repose pas sur tes lauriers, on a encore du boulot à faire. »

Il hocha simplement la tête en la regardant, un petit sourire en coin. Il alla ensuite monter la barre de l’obstacle. Une croix toujours mais un peu plus haute. Il commença également à préparer les sauts de puce. Il invita Peyton à sauter sur la croix qu’il venait d’installer. Elle était plus haute que la précédente d’une vingtaine de centimètres. Rien de bien méchant. Il aurait aimé lui faire faire un enchaînement de sauts mais prévoir un parcours lorsqu’on n’a jamais monté son cheval en obstacle était assez délicat à faire. Enfin bref. Il se tourna pour observer la jeune femme. Elle devait se souvenir que l’abord restait au trot sur ce genre de croix, non ?!